Il est parfois nécessaire de vivre ce à quoi on croit pour y croire vraiment...

6 juillet 2010

Je suis en pleine lecture de la pédagogie scientifique, premier tome, du côté de la lecture et si je crois presque aveuglément ce qu'a pu écrire Maria Montessori, il y a des choses que j'ai besoin d'expérimenter pour les croire VRAIMENT, pas juste en voulant les croire mais parce que je les ai vécues. Hier matin, Silas m'a donné l'occasion d'en faire l'expérience, avec les lettres rugueuses. Maria Montessori écrit que l'enfant qui apprend les lettres ainsi les connaît d'abord sensoriellement, musculairement pourrait-on dire en même temps qu'il les connaît visuellement et que s'il hésite à reconnaître une lettre qu'on lui présente, il lui suffira de la toucher pour relier le son à la vue. Sur le papier, j'adhère, sans doute beaucoup parce que cette théorie si logique et parfaitement organisée me séduit toujours plus, mais dans les faits, j'ai moi-même tellement de "lacunes" face au sens tactile que j'ai du mal à croire vraiment qu'il puisse avoir un tel pouvoir.
Or, hier, alors qu'on "lisait" ensemble "Balthazar et les lettres à toucher", Silas se retrouve face au "o", légèrement différent de son "o" rugueux à lui comme de nombreuses autres lettres (celles de Balthazar n'ont pas d'avant-lettres...) et ne le reconnait pas. Pour l'aider à trouver seul la réponse, je lui montre son o rugueux et là, blocage aussi, le son associé ne vient pas. Je lui propose alors de toucher sa lettre, il le fait et miracle ! la connaissance revient de manière fulgurante et il me crie presque, d'un air victorieux : "c'est o !!!!!" Ses yeux avaient été perturbés par le dessin différent du livre mais ses mains ne l'ont pas trahi, elles savaient !!!
Dans ces moments-là, je me régale. VRAIMENT !